
Le hic c'est que, de par la loi, chaque logement doit aussi avoir un abri anti-bombe (si si..), un shelter (voilà un autre point commun avec la Suisse outre l'ordre, le fric, et la propreté, étrange non ?). Le shelter est une toute petite pièce sans fenêtre (mais avec une bouche d'aération) et avec une porte blindée. La loi ne précise pas ce qu'on peut faire ou ne pas faire de ce shelter en temps de paix.
Ce magnifique shelter fait donc office de chambre de bonne dans la plupart des foyers.
En matière de logement, ça faisait longtemps que j'ai abandonné mes références tunisiennes de l'espace, surtout après mes années à Paris, mais là j'étais face à un nouveau cap : peut-on faire vivre un être humain (qui, à priori n'a rien fait de mal) dans moins de 4 m2 ?
Cela ne pose aucun problème à la plupart des familles locales, mais nous, on a fait comme la plupart des expatriés : on a pris une maison avec une vrai chambre à coucher supplémentaire et j'ai gardé mon shelter pour la 3ème guerre mondiale.
L'autre conséquence architecturale de la présence de la maid c'est que le lave-vaisselle est un objet aussi utile au singapourien qu'un frigo pour un esquimau, et les cuisines ne sont donc pas prévues pour en être équipées. C'est simple, nous n'avons pas eu d'autres choix que d'installer le nôtre à l'extérieur.
En dehors de ça, les tâches ménagères dont une maid s'occupe restent relativement classiques, sauf peut-être une seule : le lavage quotidien de la voiture. Oui, vous avez bien lu : quo-ti-dien ! Quand je pars au travail le matin, les trois-quarts des maids de Singapour sont devant la maison de leurs patrons en train de laver leurs voitures, à 7h30 du matin, ma petite rue bordée de maisons individuelles a des airs de station Total la veille des grandes vacances...
J'ai ma voiture depuis 1 mois, l'agence de location me l'a reprise pour révision il y a 2 semaines et il me l'on rendue lavée, et franchement elle est encore très propre 2 semaines après, il ne peut pas en être autrement, il n'y a pas de poussière de ce pays, pas de terre (sur les routes en tout cas), pas de boue, pas de chewing-gum ni papiers par terre, pas de déjections canines ni d'aucune autre origine d'ailleurs (leurs pigeons ont dû apprendre à aller aux toilettes sans doute). Quand j'arrive à mon parking au bureau, il y a un mec qui passe la serpillière sur le sol du parking, tout les jours, j'ai presque honte de rouler dessus avec mes gros pneus tout noirs...
Le lavage quotidien reste donc un mystère pour moi, surtout dans un pays qui manque d'eau douce au point d'en importer de chez ses voisins...
Mais attention Singapour n'est pas l'Arabie Saoudite non plus, les maids ont des droits très bien encadrés. Avant de pouvoir en recruter une il faut d'ailleurs suivre une formation obligatoire, et les journaux relatent régulièrement les cas de violence contre elles où les coupables sont, contrairement aux pays du golf, poursuivis et punis de prison.
Enfin, on a encore un peu de marge avant de risquer la taule, pour l'instant les seules violences que notre maid subit ce sont nos 2 petits monstres, qui voient d'un oeil suspicieux l'arrivée de cette étrange dame qui s'occupe d'eux et qui parle une langue qu'ils ne comprennent pas (encore)...
aucune comparaison avec nos "maid" locale :)
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