vendredi 24 septembre 2010

En fait, comment on dit seau en anglais ?

En arrivant à Singapour, je me suis dit, vu le niveau en anglais du singapourien moyen, je devrais pourvoir me débrouiller avec le mien, il ne faut pas déconner, je suis capable de tenir des heures une négo contractuelle ou technique, même avec des australiens, alors je dois pouvoir exprimer mes besoins basiques encore plus facilement, non ? Eh bien, non... c'est que les mots de tous les jours n'entrent pas trop au bureau, et inversement, le business english, n'est pas d'une grande utilité quand on pousse son caddie à carrefour.
Et d'ailleurs, ici, on ne parle pas vraiment l'anglais, mais le singlish, une sorte d'anglais très économe en verbes, et autres adverbes dès lors qu'ils n'apportent pas une information essentielle au propos, ainsi en singlish on dit : you on the air con, (car oui, j'ai l'air con, c'est essentiel : air conditioning), là où vers Oxford on dirait : you may turn on the air conditionning, please. Oui, le singlish est aussi économe en formule de politesse, ca ne sert à rien la politesse après tout, enfin en formule je veux dire, car autrement, la politesse est tout un art en Asie : you on the air con, mais en te déchaussant avant d'entrer et en tendant la télécommande avec les deux mains s'il te plaît !
Après, viennent les acronymes locaux, on ne dit pas metro, mais MRT (prononcer emmaâti), et il ne faut pas oublier de recharger la cash card avant de la mettre dans l'IU (in-vehicle unit), utilisé pour le système de racket péage urbain de Singapour qu'on appelle ERP (electronic road pricing), etc. etc...
L'ERP, cette spécificité singapourienne, mérite que je vous en parle un peu... le système est donc basé sur d'une part, ce boîtier (donc appelé IU si vous avez suivi), obligatoire pour chaque véhicule (même sur un scooter!!) qui est fixé sur la planche de bord et fait ressembler la plus belle Aston Martin à un vulgaire taxi, et d'autre part, d'un réseau très dense de portiques installés un peu partout sur l'île. L'idée est que à chaque passage sous un portique, la cash card qui est dans l'IU est débitée d'un montant qui est fonction du type du véhicule, de la localisation du portique, et de l'heure de la journée. Autant vous dire qu'un camion qui se pointe pour une livraison en plein CBD (Central Business District) à 8h du matin, n'a pas intérêt à livrer 2 kilos de poireaux s'il veut rentrer dans ses frais!!
Et s'il n'y pas pas assez de crédit dans la carte, la plaque minéralogique est reconnue par des caméras fixées sur le portique et une facture du montant du péage arrive le lendemain par courrier avec une pénalité de retard. Il faut dire qu'ici, tout se termine par une pénalité... Voilà, ce n'est pas forcément très simple, mais fichtrement efficace !
Sur mon trajet quotidien par exemple, il y a un portique qui est en général à 1.5$... sauf entre 7h30 et 7h35, où un technocrate a décidé que le tarif devait passer à 0.80$ pendant 5 mn, il n'en faut pas plus pour tenter le sfaxien que je suis...

En fait, un seau se dit bucket en anglais... et kartal en sfaxien.

1 commentaire:

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